CELLES. Commune de l'hérault

C'est en surplombant le lac du Salagou que l'on aperçoit, tout en bas, flanqué les pieds dans l'eau, ce hameau de quelques maisons qui vous donne une envie curieuse de le découvrir. Il s'appelle CELLES. Une petite route sinueuse vous y amène, petit parking, cul de sac et, oh surprise. Ce hameau complètement délabré, brûlé, entouré de hautes grilles empêchant toute personnes de se faufiler entre ses ruines. Mais que s'est-il passé ici? La guerre, des obus, un incendie? Une boite aux lettres jaune et réscente ainsi qu'une façade retappée affichant "Mairie" laisse deviner un semblant d'âme. Alors, aiguisé d'une grande curiosité, vous apprenez ce mystère qui plane autour de CELLES: Tout remonte aux années 1960, où les habitants qui coulaient des jours heureux au milieu des champs et des terres de ruffes ont été expropriés lors de la mise en eau du barrage du Salagou, ce hameau devant être englouti par les eaux. Le département de l'Hérault s'approprie toutes les habitations. A l'époque, il était prévu que le barrage ferait remonter l'eau à la côte 139 dans un premier temps, puis à la côte 150. L'eau reste à niveau 139, le hameau qui se retrouve au bord de l'eau tombe au fil des années en ruine. En 1996, la décision est prise de maintenir l'eau à 139, pas plus haut. La commune doit être reconnue existante, les anciens habitants se battent pour le maintient du statut, les batiments communaux (non expropriables!) sont rénovés. En 1985, le hameau de CELLES va servir de cadre pour le tournage du film "Zone rouge" de robert Enrico (avec Sabine Azéma et Richard Anconina) où des autorités mettent le feu au village afin d'éffacer toutes traces de l'accident polluant. Les maisons sont maquillées et portent encore aujourd'hui les stigmates de l'incendie. Que deviendra CELLES? Une histoire à suivre, le conseil général de l'Hérault propriétaire des ruines ayant sécurisé les lieux par des hauts grillages, bétonné les crêtes des murs, a rendu ces lieux encore plus sinistres....en attendant peut_être une future réhabilitation de ce hameau que l'on peut imaginer si mignon et paisible avant 1960...